Hum... Il me semble déjà avoir répondu à tout ça quelque part...
En fait, les pommes de terre sont bourrées de virus ou viroses, selon comment on les appelle !!! Certaines sont graves et induisent ce qu'on appelle la dégénérescence. Je trouve ce mot impropre puisque une dégénérescence, c'est interne, or, les viroses arrivent par l'extérieur... Enfin, bref...
Les viroses se transmettent d'un plant virosé à un plant sain par les insectes piqueurs. C'est pourquoi on les arrache pour éviter la transmission. On peut aussi ettre des filets ou traiter contre les insectes.
Quand un plant est pourri de viroses, ses semences ( pommes de terre, pas graines ) sont de moins en moins nombreuses et de plus en plus petites. Si on les replante, ça continue de pire en pire, donc, ça n'a plus grand intérêt !!!
Mais, il faut savoir que les variétés anciennes résistent toutefois nettement mieux aux viroses et dégénèrent moins vite que les variétés modernes, qui sont, en fait, programmées pour dégénérer. C'est un peu comme pour les F1, on est obligé de racheter de la semence... Bizness oblige... On constate aussi que certaines variétés vivent très bien avec leurs viroses. Le tout, c'est qu'elles ne les transmettent pas aux autres.
Concernant la régénérescence des plants, il existe plusieurs façon de procéder.
- soit les bouturer in-vitro, ce qui n'est pas vraiment à la portée des amateurs. On peut toutefois limiter les dégâts en bouturant uniquement un oeil avec très peu de chair autour. Mais il faut avoir le temps, c'est réservé à l'amateur passionné, pas au producteur agricole industriel. Encore que de plus en plus, les producteurs de PDT de mon coin ne plantent plus de plants, mais des boutures in-vitro, à l'aide de machines, un peu comme pour les brocolis.
- soit cultiver les variétés en altitude, pour plusieurs raisons qui seraient un peu longues à détailler. Je fais l'expérience cette année sur des PDT cultivées dans les Alpes italiennes à hauteur du tunnel de Fréjus. Je ne sais pas ce que ça donnera, je pense qu'une seule saison, c'est trop peu.
- soit sélectionner des plants " à la dure ". On les arrache à la récolte et on les laisse tout l'hiver dehors. Au printemps, on replante les survivants. Ils ont ont l'âme chevillée au corps, mais il y a des morts !!!
- Il existe également des solutions plus chimiques, mais elles ne rentrent pas dans mon domaine d'expérimentation.
Voila, j'espère t'avoir apporté quelques éléments, mais je répète que je ne suis pas une spécialiste. D'ailleurs, nous cherchons un formateur capable de nous animer une journée spécialement sur ce sujet des viroses. ça devrait avoir lieu chez moi, pour la bonne raison que j'ai plein de viroses, virus, champi, insectes et les sept plaies d'Egypte et que je ne traite pas !!!