Ven 28 Oct 2011 18:05 par Delphes
EN GUISE DE CONCLUSION.
Voilà, la saison est bel et bien finie. Le week end dernier j’ai arraché les plants de tomates complètement cuits par le mildiou. J’ai eu tellement de mal à trouver le temps de faire ça rapport à la rentrée des classes et toussa toussa, que les adventices avaient allègrement poussé, et qu’on avait un mal fou à distinguer les branches desséchées au milieu des graminées.
Que je vous parle de désherbage. Dans le courant de la saison, à plusieurs reprises je me suis mise sur mes planches et celles de la puce pour limiter la progression du chiendent. A chaque fois, au bout d’un temps plus ou moins court, je tombe sur une plante que je ne connais pas. Tiens ? c’est quoi ça? Je ne vais pas l’arracher, et attendre de voir la fleur qu’elle a, si ça se trouve c’est une médicinale très rare ou plus prosaïquement une jolie fleur.
Ou alors, je tombe sur une plante que je connais mais que je n’arrive pas à faire pousser : Oooooh ! du pourpier !!! Je croyais que ça ne pouvait pas pousser sous nos latitudes. La bonne salade qu’on va pouvoir manger ! Oh mais il y en a partout !!! Ben je ne peux plus désherber alors.
Chez moi je ne touche pas aux orties depuis que j’ai découvert le croq’ortie, et donc par principe, une plante comestible on la garde. Une plante empoisonnée aussi parce que ça peut toujours servir n’est-ce pas ? Et il paraît que le chiendent c’est comestible ! Enfin toutes proportions gardées hein ? Il paraît qu’on peut se servir de la racine comme un condiment, et que c’est vachement bon. Du moins c’est ce que dit Couplan. Et puis tous ces pieds de tomate qui sortent de terre, quand on pense à tout ce que ces graines ont supporté et qu’elles arrivent quand même à germer, c’est criminel de les arracher non ? Alors avec des principes comme ça comment voulez-vous arriver à désherber une planche correctement ?
Je pensais à ça le jour où je suis tombée sur le pourpier. Ce jour-là j’ai compris que mon jardin ne ressemblerait jamais à celui de ZED, notre gourou à tous, quels que soient les efforts que je déploierai pour l’embellir, il arrivera toujours un moment où je me dirai que non décidément cette plante-là, je ne peux pas l’arracher, même si elle pousse au milieu du chemin, parce que je n’en ai pas le « courage moral ».
Finalement, mon problème est d’ordre esthétique. Comme la plupart des gens, je suis conditionnée à préférer les planches bien propres et nettes, les bordures rectilignes, les buis bien taillés, bref les jardins « à la française » plutôt que le fouillis « à la sauvage ». Gniaka se conditionner à quelque chose de moins « carré » -un comble pour une comptable !-, et je devrais apprécier mon fouillis de plantes à sa juste valeur. Mes amis me disent que j’ai un joli jardin, mais je pense qu’ils me disent ça pour ne pas me faire de peine.
Ma puce a 8 ans, je fais plein de trucs avec elle. Je ne bosse pas le mercredi, je pensais avoir du temps pour moi, mais j’ai fini par comprendre que c’était une journée que pour elle… Et le jardin et elle ça fait vraiment 2. On s’est violemment engueulées cette année, parce qu’elle me reprochait de ne penser qu’à mon jardin. Mon pauvre jardin qui ne ressemblait à rien. Et les jours où je ne l’avais pas sur le dos, et où j’aurais pu faire de gros travaux, il pleuvait !!! Je ne sais pas comment vous faites vous tous, pour trouver une à deux heures quotidiennes pour jardiner alors que vous bossez à plein temps, et que vous avez une famille. C’est un mystère pour moi. Bon c’est vrai que si je passais moins de temps à me demander quelle est donc cette fleur ? Ou encore, où vais-je bien pouvoir planter ce truc ? Je pourrais en faire davantage.
Conclusion de la saison, (et des deux précédentes par la même occasion) avantage Castor. Son jardin a considérablement rétrécit, mais il est resté présentable et productif. Petit florilège des différences constatées d’une parcelle à l’autre :
- Les poireaux. Nous avons planté chacun le même nombre de poireaux. Le type qui me les a vendus m’a dit que pour éviter la teigne, il fallait couper le vert toute les trois semaines à 5 cm du sol, jusqu’à fin septembre, ce que j’ai fait consciencieusement, contrairement à mon Castor. Résultat ; il me reste deux poireaux gros comme le petit doigt, et ceux de mon homme sont superbes.
- Mes cartons ont effectivement un peu étouffé les herbes, mais ont servi d’abri pour les campagnols, donc je suis envahie. Des trous partout, toutes mes salades rongées. Vous pensez le gîte et le couvert au même endroit, que rêver de mieux ? Et ce sale chat que je nourris et à qui je laisse une place sur mon lit qui préfère chasser dans le jardin de la mamie Léa plutôt que dans le mien !!! C’est à vous dégouter de chérir des animaux tiens !
- L’étayage des tomates ; le Castor m’avait prévenue pourtant, que ma corde à linge ne fonctionnerait pas. Je ne l’ai pas cru. Donc j’ai planté des piquets que j’ai relié les uns aux autres avec une corde à linge sur plusieurs étages, méthode décrite par Petite Grenouille. J’ai forcément loupé un épisode (mais lequel ?) Les premiers temps ça a bien fonctionné, je pouvais étayer les tomates sans trop de problème, mais ensuite, avec le poids des plants et des fruits, tout s’est écroulé, et c’était impossible à remettre sur pied sauf à haubaner les piquets, alors je vous raconte pas ensuite pour tondre….
- En revanche j’ai converti le Castor à la grelinette. Ça l’a tellement bluffé qu’il en a offert une à son père pour l’arrachage des patates, et il est proche de laisser tomber le motoculteur dans son potager.
- 100 pieds de tomates c’est trop il va falloir faire un choix bien plus draconien pour la prochaine saison parce que sinon je ne sais pas où je vais planter tout ça. En plus c’est tout de même très dur à gérer, si on veut récupérer des graines sans se planter.
- De même, je ne sais pas comment vous avez fait, mais je n’ai pas pu faire de traitement anti mildiou, compte tenu de la pluie, et donc j’ai regardé impuissante mes plants griller gentiment à partir du 15 aout. Tout cela dénote un cruel manque d’organisation.
- Pour finir, le Castor a décidé de creuser une mare en lieu et place de son potager, ne conservant qu’une demi-parcelle pour les fraise les salades et quelques autres légumes… mais apparemment pas de tomates, ce qui va réduire ma liste d’autant. .. Mais demain est un autre jour n’est-ce pas ?
La Pythie vient en mangeant.