Je rajouterai qu'il est possible d'obtenir une forte montée en température même avec un tas d'1 mt cube.
Mon plus gros compost (un petit peu plus d'1 mt cube) était celui de l'an dernier (j'en fais un tous les ans) avec des éléments le plus varié possible :
- base de tontes d'herbes de lotissement déjà semi séchées et fermentées,
- feuilles de trois espèces d'arbres (manguier, deux légumineuses) + quelques unes d'autres espèces
- feuilles de Dracaena,
- feuilles d'agaves débitées à la machette,
-feuilles mortes de bananier et tronçons de troncs de bananiers
- déchets ménagers (épluchures légumes/fruits, trognons de choux et d'ananas),
- palmes de cocotier et d'autres espèces de palmiers
- litière de pigeons,
- litière de chevaux (lorsque je peux en avoir) à base de copeaux de bois ici et non pas de paille
- un peu d'argile récupéré dans les curages de fossés
- cendres de balle de riz*
+ quelques herbes sauvages débitées à droite à gauche pour diversifier encore.
*
La Guyane produit un peu de riz, à l'Ouest vers Mana, les tonnes de balles produites sont brûlées et le tout est entassé en plein air, y à qu'à se servir (c'est de la culture chimique, mais j'espère que la combustion détruit les pesticides...).
Les matériaux sont rassemblés pendant plusieurs semaines et même mois pour les feuilles mortes de manguier sur lesquelles je verse mon urine de temps en temps.
Lorsque j'estime en avoir assez, je monte le tas avec la technique des couches en arrosant généreusement. Je couvre systématiquement avec plusieurs épaisseurs de palmes de coco, je vous garantis que ça chauffe à plus de 50°C (malheureusement, je n'ai pas mesuré avec un thermomètre), j'ai même eu une fois une espèce de fumée/vapeur qui sortait en haut du tas par temps très humide le matin.
Il est vrai que la chaleur et l'humidité que nous avons ici activent à mort le travail des bactéries. Si l'on a effectué un bon retournement, le compost est déjà utilisable au bout de trois mois, voire de deux dans les meilleurs cas.