... Suite du message précédent.....
Que voulait donc dire ce laconique "ce sera peut-être pas nécessaire"?
Il m'explique que son frère (qui n'est autre que mon voisin le plus proche et avec lequel j'ai d'excellentes relations (il n'est pas agriculteur)), était outré d'apprendre que son père refusait de me louer le terrain, et qu'au prochain repas de famille, les deux frères allaient "tanner le père" (je reprends l'expression). Et de poursuivre en m'expliquant qu'il s'est embrouillé avec son associé quand il lui a dit qu'un maraîcher allait s'installer (incroyable : il s'est mis en GAEC avec quelqu'un qu'il ne connaissait pas et il s'avère qu'ils ne s'entendent pas du tout (ça sent le mariage d'intérêt)), et de me demander s'il est possible que j'envisage l'implantation d'un verger sur la parcelle (ça lui tient à cœur), et de regarder comment s'arranger pour le passage de la mois'bat tous les deux ans, je le convainc de ne pas mettre de roundop, bref l'espoir renaît, je repars presque serein affublé d'un "je te téléphone pour te dire si le père est d'accord".
- Sixième acte : 4 jours plus tard, je le vois pulvériser sur la parcelle
et encore 4 jours plus tard je vais chez lui en famille (chercher un chaton). Et au cours de la discussion :
" J'ai mis du roundop sur la parcelle, mais pas sur la partie des anglais"
"Ca veut dire que c'est toujours non pour l'ha?"
"Bah ouais, mon père ne pense pas que ça puisse être rentable" (en plus je dois dire merci de m'éviter de me planter)
" Et pour la parcelle des anglais?"
"Ouais il est d'accord" (merci not'bon maître de nous autoriser à exploiter une parcelle que vous exploiter vous-même sans bail et sans autorisation des proprios (les anglais")
Bref je crois que je n'ai plus rien dit à part au revoir, je me suis sentis tel un dindon sur le point d'exploser suite à un trop-plein de farce. ça fait quatre mois qu'ils me font tourner en bourrique à base de non, mais oui, mais peut être que, je crois que l'agri a eu du mal à admettre que malgré le fait que ce soit lui qui m’ait proposé cette parcelle à la base, il s'avère qu'il n'est pas en mesure de m'en louer le moindre mètre carré.
Je crois que s'il n'y avait pas eu les enfants je crois que j'aurais été bête une semaine avant il était prêt à discuter des arbres qu'il voulait mettre dans "notre" verger, je n'arrive plus à le comprendre. Les gens que je côtoie (y compris mes amis) et moi-même, quand on dit qquechose, on le fait, je ne sais pas ce que ça veut dire "des paroles en l'air".
Je crois en plus que le père ne va pas me laisser aussi facilement une terre qu'il considère comme sienne depuis 24 ans, je sens aussi que de récupérer le chemin par pù ils passent avec leurs engins va poser problèmes, mais là je ne rigole plus, autant ils se la sont joué à la hussarde pour s'accaparer la terre des anglais, autant je ne saurais trop leur déconseiller de poursuivre dans cette voie avec moi.
Ce que je veux dire par "je peux être bête", c'est que la diplomatie et la patience dont je m'efforce de faire montre depuis quatre mois (et qui a atteint sa limite) peut être tout aussi appuyée du côté obscur : J'ai un pote qui vit en semi-remorque, et il sera ravi de venir se garer dans l'entrée du champs, j'ai d'autres potes qui seront ravis de le joindre pour passer le temps. Bref, je lâcherai plus le morceau :
- la parcelle des anglais est idéalement situé pour les serres (ensoleillement, terrain presque plat (ce qui est exceptionnel par chez moi), haie existante pour protéger des vents dominants, "bonne terre")
- Ce sera une façon de restituer le terrain aux anglais (je trouve ça ignoble la façon dont ils ont été déposséder de leur terrain)
- Je crois, pour vous parler franchement, que j'ai été blessé dans mon amour-propre, pas tant par le fait que ça ait duré 4 mois, mais par le fait de m'y faire croire et puis non, mais peut être que, vous voyez l'image du chien à qui on passe plusieurs fois le biscuit sous le nez avant de le mettre dans notre bouche (pas le chien,.... le biscuit) et surtout par le fait de m'entendre dire que j'y arriverai pas, que ce sera pas rentable (ce qui est une fausse excuse parcequ'ils savent très bien que rentable ou pas je paierai le loyer).
- Septième acte : Bah j'en suis au même point qu'au début de l'acte 5 : Il faut que je retourne voir l'agri pour savoir exactement où placer les bornes et comment on fait pour ce chemin qui me prend 800 m2? Mais cette fois-ci c'est ma femme qui s'y colle, elle s'entend très bien avec l'agri et est bien meilleure négociatrice que moi, et de toute façon pour l'instant j'ai pas envie de le revoir l'agri, je ne sais pas communiquer avec lui.
Bref, vous aviez raison, l'obtention de la terre, c'est une aventure, mais ce n'est que la partie émergée (concrète) du projet, je vous assure que de choisir un statut juridique, un statut social, un statut fiscal est un sacré casse-tête aussi, d'autant plus quand on ne connaît pas la surface lors de la date de création.
J'ai d'autres pistes en vue, ce ne sera pas chez moi, mais ça resterai sur la commune.
Bon.... je me fais une tite battue de limaces avant d'aller me coucher, elles sont en train de se reproduire en ce moment chez moi, vous en avez donc souvent deux pour le prix d'une (voire davantage pour les plus perverses).
Pleins de choses que je voulais dire mais ce sera pour la prochaine....
A bientôt (promis pas dans deux mois
)