... Suite du message précédent
mon message risquant d'être d'une longueur proportionnelle à la durée de mon absence en pleine saison, et devant commencer par parler un peu de moi, je vous conseille soit de passer à autre chose de peur de vous endormir sur le clavier, soit d'aller vous préparer une tasse de thé.
Allez, je me lance, en essayant d'affuter ma plume pour ne pas vous faire perdre votre temps...
Si j'étais accaparé tout autant que préoccupé ces derniers temps c'est parceque je préparais ma reconversion professionnelle
, et je vous le donne en mille.... je vais me lancer dans le maraîchage
.
Alors... dit comme ça, brut de décoffrage, on pourrait se dire... "encore un doux rêveur qui veut vivre pieds-nus dans la terre", mais je vous laisse juge de ma détermination :
Je suis actuellement professeur certifié en poste fixe, traduit en langage compréhensible, j'ai obtenu un CAPES de biologie, le diplôme qui fait de toi un prof à vie, et poste fixe, ça veut dire que je suis dans un établissement tant que je ne demande pas à en changer (en l’occurrence, je suis LE professeur de SVT de mon collège). Bref, je suis fonctionnaire à vie avec un salaire dont j'aurais honte de me plaindre, les vacances, la mutuelle, la retraite....., mais je n'y trouve pas mon compte, je ne m'épanche pas sur les raisons qui me font arrêter d'être prof (ce n'est pas du tout parceque j'ai du mal avec les élèves, je bénéficie au contraire d'un certain capital sympathie, c'est plus l'aspect, corrigé des copies le dimanche, préparer les cours et remplir les cahiers de texte le soir, les réunions stériles) Rebref, je suis devenu prof un peu par hasard et le fait d'arrêter ne m'effraie pas (j'étais chef de rayon poissonnerie dans la grande distribution avant de reprendre mes études pour devenir prof), à vrai dire, je n'ai pas la "mentalité fonctionnaire". Toujours est-il que j'ai pris ma décision et j'ai envoyé ma lettre. Quelle lettre? Et bien pas une lettre de démission, mais une demande pour une année de disponibilité (je ne bosse pas pdt un an, je ne gagne rien, et à la fin de l'année, je réintègre un établissement scolaire (pas forcément celui que j'aurais quitté)) Mais qu'importe, puisque mon but n'est pas de reprendre mais de quitter définitivement l'éducation nationale (après 15 ans de bons et loyaux services) ; Mais ça ne se fait pas aussi simplement, si tu veux partir avec un minimum de sou, c'est sous condition de création d'entreprise (c'est une des conditions), et bien qu'à cela ne tienne, je m'en va créer une entreprise de maraîchage.
Alors, vous m'accorderez qu'on ne quitte pas un boulot comme ça sans être sûr de son coup, mais ces derniers mois ont été tellement riches en rencontres et en retournement de situations, et tout convergé vers le maraîchage, j'ai l'impression de n'avoir qu'à me laisser porter.
Alors la situation serait presque bucolique, une année de dispo... du temps pour faire plein de choses, mais, pas de rentrée de sous, j'ai une grande baraque qu'on paye cher chaque mois, j'ai 2 enfants, ma femme travaille, on va dire que j'ai des réserves pour tenir un an et après on avisera (tinkièt).
Ma démarche ne vise pas de toute façon à m'enrichir, je sais que je ne gagnerai jamais autant en vendant des légumes que ce que je gagne actuellement, mais d'un autre coté, je consomme très peu d'une manière générale (hormis les frais de la maison, et les enfants).
D'aucuns parmi vous sont peut être eux aussi fonctionnaires et auraient entendu parler du plan Macron de départ volontaire des fonctionnaires, c'est un peu le dispositif qui existe déjà avec l'IDV (indemnité de départ volontaire), c'est à dire quitter l'éducation nationale sous condition de création d'entreprise, je suis un peu du coup suspendu aux négociations qui se joueront pour connaître le montant de cette indemnité qui pour l'instant est peu incitative et qui ne pourra donc qu'être augmentée...
Cet argent sera investi dans mon installation.
Alors justement... l'installation.... honnêtement, quand j'ai décidé d'envoyer ma lettre, je ne m'étais pas encore préoccupé du terrain, je suis dans un état d'esprit très particulier avec cette sensation pourtant récente de partir en retraire 15 ans avant la date prévue (j'ai 46 ans).
Je suis propriétaire (enfin la banque pour être plus exact) d'1,2 hectare, mais il y a très peu d'endroit cultivable, allez..... mis bout à bout en comptant la serre actuelle et le potager actuel, si j'utilise chaque parcelle j'ai peut-être 500 m2 et encore tout en pente plus ou moins légère vers le Nord (sauf la serre), une fois ce rude constat effectué, je me mets à lorgner vers le champs de l'agriculteur qui est contiguë à ma parcelle, mais je sais qu'ici on ne cède ni ne loue facilement la TERRE ;d'ailleurs j'oserais à peine lui demander.
Je pense donc à un échange, j'ai une parcelle en contrebas où on met les chevaux, peut-être accepterait-il d'échanger, ouais mais non, il y perdrait, ma terre est moins bonne. Et ma femme de me dire "et pourquoi tu la mets pas dans le champs des chevaux ta serre?" "Bah parceque il y a les chevaux et la terre est pourrie (il y a un étang qui a été creusé et le mélange de glaise et de cailloux a été étalé de sorte que sur les 10 premiers cms, la terre c'est de la me-de et en dessous c'est pas beaucoup mieux, mais ça reviendra toujours moins cher que d'acheter ou louer une parcelle si je fais venir de la terre végétal, si on racle auparavant la couche pas bonne, il y a du travail de terrassement, trois chênes centenaires à couper, mais au moins c'est sur mon terrain, je peux y mettre 1première serre de 400 m2, mais il faudra qques remorques de terre....
Mais à la fête du village parlant avec l'agriculteur voisin... c'est lui qui nous propose de nous louer la parcelle contigüe à notre terrain... pour y mettre nos chevaux qui s'échappent trop facilement de leur parcelle qui donne peu ( à ce moment il ne sait pas que j'ai l'intention de m'installer en maraîchage).
On est invité à prendre l'apéro chez lui, je lui parle de mon projet, sans arrière pensée autre que son avis sur la façon d'aménager ma parcelle.
Je coupe le message de peur qu'il soit trop long.