Amis vagabonds, j'ai le regret de vous dire que si cela fait près de trois semaines que je fais silence radio, il s'accompagne d'une non présence importante au jardin et aussi auprès des semis. C'est vous dire mon désaroi lorsque ce matin j'ai ouvert la couveuse.
À ma grande surprise, les faits ont rejoint les dires de lio, et oui toutes les graines se sont mélangées. A la lecture, j'avais partis la décision de la prendre avec philosophie, si cela arrive, il y aura une dose de piment dans les poivrons cette année. Effectivement, les graines se sont mélangées et elles s'en sont données à cœur joie, une véritable orgie là dedans, les corps se sont mêlés et n'ont rien donné de bon. Toutes les graines sont sans dessus dessous, impossible de reconnaître les mâles des femmes, je vous jure de véritables bonobos (le seul singe pacifiste) : "faite l'amour pas la guerre". J'ai enfin la réponse du bruit constant qu'elles faisaient, mais voila que ces derniers jours, un silence de mort règne autour de la couveuse.
C'est en écrivant ces mots que je m'aperçois de la véracité de ces mots. Lorsque j'ouvre la couveuse, la première chose qui me prend c'est l'odeur, une odeur d'outre tombe, l'odeur d'un échec cuisant. Et c'est à ce moment que je me rend enfin compte qu'il n'y a pas que le silence qui est de mort. Cette odeur ne m'est pas inconnu, elle me rappelle celle qui régné sur les champs de bataille après l'assaut lorsque tu te réveilles encore courbaturé mais vivant. Cette odeur de corps en décomposition, cette odeur de charogne, t'imagine les vautours tournés en grand cercle pour trouver le meilleur endroit où se poser.
C'est alors que tes yeux s'ouvrent sur le spectacle le plus désolent qui existe. Où que ton regard se porte, tu vois des corps mutilés et sans vie, les vautours ne sont encore là, mais il trop tard pour tes compagnons d'arme. Tu as envie de crier, mais seul un souffle sort de ta bouche. C'est alors que tu t'appercois que ton corp entier est endolori, et que tu ne peux retenir le rire qui explose sur toute la plaine. Au final tu es heureux, la douleur appartient au vivant. C'est alors que toutes ces images défilent devant mes yeux et s'imposent dans mon esprit que je choisi d'ouvrir les yeux :
Et là, l'horreur, nous ne pouvons pas toujours gagner. Après l'odorat, la vue, c'est au tour du goût que la mort décidé de s'attaquer. Oui, le temps vient de m'infliger un défaite bien amer, l'amertume et la seul chose que ma bouche accepte. Il est alors temps de se reléver, de prendre son courage à mains deux et de partir sur les routes pour venger les morts. Boitillant et le cœur lourd tu quittes les champs de bataille, et une pensée s'impose à, ton esprit, elles ont poussées leur dernier cri à l'endroit même où elles ont poussées le premier. Cette couveuse aura été leur tombeau.
En me retournant, et après quelques pas, une autre pensée s'impose, plein d'espoir cette fois. Bientôt je vais ressemer, mais pas tout de suite, je pars pleurer les morts cette nuit sera un nuit de fête pour se rappeler que leur vie fut courte mais remplit de joie. Elles s'en sont allées fleurir les vertes prairies d'un jardin que nous souhaitons rejoindre le plus tard possible.
Bon courage pour cette veillée funeste, les armes restent à porter de mains.
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Ronin le Lun 8 Fév 2016 10:40, édité 1 fois.