Cher vagabond,
Je me rends ici comme à mon procès pour meutre, je suis sur le banc des accusés et cela me peine, j'en ai les larmes aux yeux quant à cause de cette accusation calomnieuse qu'à cause des souvenirs tristes et moroses qui refont surface. A l'heure du café, où certains boiront du thé, nous nous agitons dans tous les sens, alors prennez un petit temps pour lire cette mini déclaration d'amour.
Cher jury populaire, je suis entièrement désolé, je ne suis coupable que d'ignorance et la mort de cet animal si utile n'est pas du de mon fait ou d'utilisation intempestive de substance pouvant nuire à faune présente dans mon jardin. D'un point de vue théorique et depuis toujours, je considère que j'élève un jardin et non que je le cultive. Sur une terre en friche et désertique au départ, voilà deux ans que je tente d'apporter un équilibre entre tous les intervenants naturels (faune et flore) ou non. Je ne chasse personne et créée des petits lits douillets pour tous les organismes qu'ils soient micro ou macro. C'est ainsi que par exemple j'accepte que mon paillage devienne un temps soit peu une litière pour les chats du quartier, et cela devient vite le bazar dans un semi direct d'haricot vert par exemple. Cette année j'ai aussi toléré les pucerons sur mes fèves et je partage volontier mes salades avec les différentes sortes de gastéropes. Non ma seule intervention dans le jardin est l'arrosage, le paillage, les semis et les plantations ensuite la nature fait son chemin.
Par cet exposé, je vous montre que je pratique cette philosophie au potager et ailleurs. Je ne pense pas que la mort de cet hérisson soit entièrement de ma faute. D'au temps plus que, pour nous, il nous a accueilli dans cette maison. En effet, lors de la premère nuit passée dans notre nouvelle maison, nous avons entendu du bruit par la fenêtre ouverte. Nous sommes alors allés voir ce qui se passait, c'est alors que nous l'avons aperçu dans l'herbe haute. Il se déplaçait tranquille, cherchant sa nourriture, une fois à droite, deux fois à gauche puis tout droit. Nous sommes restés là, une heure durant, ébahis par cet animal. C'est alors qu'avec ma femme nos regards se sont croisés un sourire béa aux lèvres et nous nous sommes de suite compris : "on est bien chez nous, et voilà cet être qui nous accuille chez lui."
Les mois ont passé et cette petite tradition est venue s'incrire chez nous, nous attendions l'été pour croiser notre hôte, nous l'avons vu dans le potager entre les rangées de tomates. Mais le fils s'est un peu rompu, pas qu'autour de nous il y ai plus de construction car nous sommes les derniers arrivés, mais je pense la force de l'habitude ou tout simplement la fatigue et notre moindre attention, c'est ainsi que l'an dernier nous ne l'avons pas vu.
Toujours est-il que nos coeurs (toute la famille) ont explosé de joie devant le retour de notre compagnon de route. C'est avec une joie immense que nous l'avons observé et presque joué avec lui. Nous étions tout de même inquiet et nous avons donné de l'eau car la chaleur était vraiment pesante ce jour là. Notre joie nous a submergé, et nous avons voulu partager ce moment avec ce qui nous sont proche et qui ont une pettite importance. Ce n'est que quelques heures après que nous avons appris que si nous voyons un hérisson en journée, c'est qu'il est gravement malade et qu'il faut l'amener chez un vétérinaire.
C'est alors que la joie laissent place à la tristesse, les rires laissent placeau pleurs. Qu'avons nous fait ? Pendant qu'il agonisait, nous étions en train de faire la farandole autour de lui. Il nous regardait avec ses yeux tristes et surement plein de larmes. Qu'a-t-il pensé de nous à ce moment ? Et voilà que je les accueille chez moi, et lorsque j'ai besoin d'aide, ils chantent, ils rient autour de moi. Ils ne sont pas digne de vivre ici, sur mon terrain.
Alors non, cher jury, je ne suis pas coupable pour la mort de cet hérisson, mais j'ai surement une part de responsabilité de part mon igonrance. Maintenant je vais devoir vivre avec cette mort sur la conscience et je pense que c'est bien assez et que ce n'est pas la peine d'en rajouter.
Votre honneur, je rajouterai que j'ai déjà commencé mon deuil et mon chemin vers rédemption a débuté le lendemain. C'est le mercredi que le croque mort est passé pour valider la mort. C'est une expérience que je ne souhaite à personne, dans un véritable élan de don de soi, cet homme plutôt imposant se penche sur l'animal et lui mort le petit orteil du pied gauche. Un espoir renait alors, réveille toi petit hérisson, mais non pas un soubresaut, rien aucune réaction. C'est la fin, et la mort est officiellement déclarée. Ensuite vient le long chemin vers le fond du jardin, et une céromonie laïco-chaminique pour l'accueil de "le hérisson" dans une vie autre.
Retenez vos larmes vagabonds, sur cette terre il a grandi, il nous a accuelli et restera pour toujours :