Nécrose apicale ou cul noir
Je viens ici vous faire un retour d'expérience qui servira peut-être à quelqu'un. Je ne reviens pas sur la nature de ce trouble physiologique de la tomate, ni sur ses causes présumées. On en parle déjà beaucoup sur ce forum, et j'ai moi-même pas mal potassé. Je me suis aperçu au passage qu'on avait plus de doutes que de certitudes sur ce trouble. Voici donc mes aventures avec le Cul Noir.
Résumé du contexte: semis et plantation d'environ 30 plants de tomate sur sol argileux fertile et caillouteux, 650 m d'altitude. Ceci depuis une dizaine d'années. Pas de rotation de culture, le jardin fait seulement 50 mètres carré et je n'ai pas d'autre endroit pour planter. Mode de culture: standard, avec régulation de la récolte: je ne laisse pas plus de 4-5 tomates par grappe pour favoriser la qualité gustative. Dès fin juillet, je coupe les nouvelles fleurs dans le haut du plant. Traitements: fongicide systémique 1 à 3 fois par saison selon les conditions. Arrosage: selon conditions météo.
2005-2011: aucun problème de nécrose apicale
2012: 30% de la récolte touchée.
2013: Infos prises, tentative de prévention du problème:
- paillage, mais pas assez systématique et pas assez renouvelé
- arrosages réguliers dans le temps et dans les quantités d'eau
- arrosage avec 1 litre/lait pour 10 litres d'eau dès le début de la formation du fruit
- suppression des feuilles du fond si nécessaire pour un meilleur équilibrage feuilles/fruit
- Réalisation de 2 jardins carré avec sol maîtrisé (2/3 terreau horticole, 1/3 terre végétale) et plantation de 6 plants de tomate dans ces jardins carrés.
Résultat: nécrose apicale sur environ 60% des tomates. Toutes les variétés touchées sauf tomates cerises, green zebra et ananas noire.
Les fruits plantés dans les jardins carrés, donc avec un substrat maîtrisé, ont pareillement été atteints que les autres. Ce qui tendrait à montrer que ce n'est pas un problème de sol et de carence calcique. Restent 2 possibilités: mauvaise implantation racinaire, qui empêche la plante de bien assimiler le calcium. Ou problèmes d'arrosage.
2014: Toujours dans cette lutte impitoyable, différentes mesures:
- trou de plantation de 60 sur 60 cm et une profondeur de 40cm avec intégration de terreau pour favoriser un meilleur développement racinaire.
- intégration d'une poignée de cendre de bois dans chaque trou de plantation
- plantation de variétés dites "résistantes" (Russe rouge).
- changement de l'approche dans l'arrosage: au lieu de donner beaucoup en une fois, je donne peu d'eau mais en plusieurs arrosages. J'adapte évidemment en fonction de la pluviométrie.
-paillage abondant et renouvelé avec des tontes de gazon séchées.
Etat actuel, soit au début de la maturation, les fruits commencent à prendre couleur: 5 tomates atteintes et supprimées. Je ne sais d'ailleurs pas s'il faut conserver ou enlever les fruits atteints. Les infos à ce sujet sont contradictoires.
Variété touchées: Moskvich, Rose de Berne.
Variétés non touchées: Stupice, Noire de Thula, Black Seaman, Marianna's Peace, Jaune russe, Ste-Marthe, Green Zebra, Ananas noire, Montfavet, Rose caspienne, Paola F1 (seule variété F1 que je cultive et à contre coeur, mais c'est pour mon expérience "cul noir").
Pour le reste, je touche du bois et espère que ce sinistre et mystérieux Cul noir me laisse tranquille cette année. A dispo si vous avez de l'intérêt, une suggestion, une question.
Et une question que je vous pose: aux Etats-Unis et au Canada, on préconise la pulvérisation de chlorure de calcium sur le feuillage. Quelqu'un a-t-il déjà essayé?
Après tout ça, un bon dimanche/semaine.
Charles