Moi aussi ça m'arrangerait bien de penser que c'est là tout le problème, même si j'en suis responsable, mais ce n'est pas si simple, car si en effet je pense qu'Eric laisse les cotylédons, presque tous les descriptifs de méthodes ou de vidéos des USA, soit coupent le PG en dessous des cotylédons, soit recommandent de les enlever.
L'an passé je les avais laissé. sur la majorité des plants, mais Groumpy qui a eu le meilleur taux de réussite avait coupé en dessous (donc PG sans cotylédons).
Eric ayant été celui qui m'a appris, je continue à penser
i) que c'est mieux de couper au dessus des cotylédons (sinon risque fort que le point de greffe touche le sol et que se développe des racines directement depuis le greffon, annulant ainsi l'effet résistance aux maladies.
ii) que, dans ce cas, c'est préférable de les laisser plutôt que de les ôter, surtout si on ne mets pas le plant dans les noir absolu au début du confinement (pas de blessure additionnelle sur la tige du PG, et avec un peu de lumière ça donne une mini activité au PG et comme les cotylédons ne vont plus grandir, ce ne sont pas eux qui vont "pomper" toute l'énergie du PG).
A ce sujet je viens de revoir sur le net 5 ou 6 vidéos de greffe japonaise (en anglais sous les nom de "top grafting" ou de "tube grafting"). C'est édifiant le nombre d'affirmations péremptoires (souvent par des universitaires qui se disent spécialistes de la greffe) qui ne se révèlent pas exacte ou qui se contredisent de l'un à l'autre.
A titre d'exemples :
1. noir absolu ou pas pendant 1 jour, ou pendant 3 jours ou pas du tout
2. mettre les plants les pieds dans l'eau (1/2 pouce de haut ) ou maintenir très humide mais sans excès d'eau
3. température à 29°C (84 °F je crois) au degré près, ou 23 à 24 °C, ou à température ambiante,
4. coupe à 45° ou à 90° des tiges
5. et bien évidemment coupe du PG et du porte-greffe en dessus ou en dessous des cotylédons (chacun sa combinaison) en expliquant (comme pour les points précédents) que c'est fondamental
alors que pas deux ne font la même chose.
L'accord ne se fait que sur quelques points : le diamètre identique des tiges, la protection du soleil direct et de la lumière vive pendant les premiers jours (mais pas sur la durée de cette protection, ni sur le noir absolu ou non au départ), l'hygrométrie très très forte les 4 premiers jours et la ré-acclimatation progressive (mais pas sur la durée totale du confinement entre 7 et 10 jours)
A la sortie, ce qui est patent
1. c'est que les plantules ont tellement de force vitale qu'elles s’accommodent de multiples de variantes,
2. mais qu'il y a quand même des limites à ne pas dépasser (ce que malheureusement nous avons fait avec cow-boy)
Ma référence reste Eric qui réalise plusieurs milliers de greffes (à raison de nombreuses centaines par jour et donc sans passer 10 minutes par plant greffé) depuis des années avec un très grand succès .
Ce n'est que mon avis mais je pense que dans le cas de cow-boy il y a eu une combinaison de 3 facteurs défavorables, dans l'ordre chronologique, dont les effets négatifs se sont additionnés :
1. des PG pas assez robustes : trop cocoonés (poupo) , et qui n'avaient pas bénéficié de nuits fraîches (en serre) et d'assez de vrai soleil (je lui avais d'ailleurs fait la remarque que ses plants me paraissaient bien plus "mous" que les miens élevés à la dure;
2. la coupe des cotylédons lors de la greffe, sans cotylédons les PG sont moins "vivants" pendant le confinement
3. la température de confinement vraiment trop faible (< 15°C dans son cas) : plus il fait froid et plus la plante vit au ralenti et donc les PG produisent peu de sève et renâclent à générer en nombre suffisant de nouvelles cellules là ou ils sont blessés (la coupe), cellules qui, avec celles du greffon, vont assurer la "soudure" entre les tiges (en gros chaud et humide, ça va vite, tiède et humide ça va, froid et humide c'est pas bon).
Dès lors
a) qu'il a maintenant des plants bien plus robustes qu'il y a 3 semaines - j'espère qu'il a profité de sas serre terminée pour leur faire passer les nuits dehors et recevoir du bon soleil pendant la journée -
b) qu'il laissera les cotylédons sur les tiges de PG
c) qu'il mettra ses bacs de confinement dans une pièce raisonnablement chaude (température >= 19°C au minimum)
je suis convaincu que ses résultats seront bien meilleurs.