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Rappel : Conditions générales d'utilisation - Les règles d'insertion des photos sur ce forum - Charte des échangesSlow food "Les Pois Calés"
Lun 9 Juil 2012 22:52
« SlowFood : Les Pois Calés »
La casquette vissée de travers, une gitane maïs coincée à la commissure des lèvres, un sourire qui avait oublié ses dents, il me regardait sous ses tessons de bouteilles qui lui servaient de lunettes.
J’avais toujours connu le Père Bahut. C’est lui qui nous coupait les cheveux quand nous étions petits. Un bol mal ajusté sur le crâne, un coup de ciseau mal négocié, l’affaire était faite. Il nous faisait peur avec ses dents jaunies, la pénombre qui envahissait son logis et la loupiote faiblarde qui lui permettait de déchiffrer son journal.
Quand il ne coupait pas les cheveux des enfants, le père Bahut se mettait en quête de chercher les champignons. Il avait se coins et ne se déplaçait pas pour rien.
« Tu vois, je fais chauffer la poêle, et quand je leviens elle est juste chaude, j’ai plus qu’à les cuile »
Il revenait immanquablement avec un plein panier de girolles. Son panier, son râteau à faner, son joug, je les ai toujours. Les hommes n’avaient pas de métier, ils prenaient ce que la nature leur donnait. Il coupaient des châtaigniers de 8 ans, les faisaient tremper pendant des mois dans des bassines et les effeuillaient en dégageant les lamelles qui leurs servaient à tresser ses paniers. Quarante ans après ils sont toujours là, inoxydables.
Il est partit finir ses jours auprès de sa femme, dans une maison de retraite sordide.
« Tu comprends, ma femme, ça fait qualante ans que je l’ai pas vu, il faut que je rattlape le temps peldu »
Il est partit sans ses outils. J’y reviens parfois pour fouiller dans ma mémoire. Le vieil atelier sent encore le bois de châtaigner de huit ans qui sèche en attendant d’être tressé.
C’est lui qui m’a parlé des pois calés. Dans sa bouche sans dents, l’occitan aidant, la lettre « r » avait disparu à tout jamais. Depuis je sème des pois calés.
"Étuvée de gesses en jardinière"
Cueillez autant de gesses qu'il vous plaira
Un oignon rouge
Quelques feuilles de scaroles défraîchies
Ah les gesses, ni petits pois, ni fèves. Un légume oublié, broyé par les modes gastronomiques. Trop long à cueillir, trop long à éplucher. Mais il pousse tout seul, pas besoin d'engrais, pas de pucerons, pas besoin d'eau. Mais pas rentable, un à deux pois par gousse. Mais quel bonheur. Sucré, tendre, fondant sous la dent. Un petit bonheur buccal pour qui sait le désirer.
Faites fondre les oignons à feu doux, coupez la salade en tronçons, jetez les gesses dans la poêle. Déglacez à l'eau pétillante.
Laissez coufiner doucement. Salez, poivrez.
Dégustez.
La casquette vissée de travers, une gitane maïs coincée à la commissure des lèvres, un sourire qui avait oublié ses dents, il me regardait sous ses tessons de bouteilles qui lui servaient de lunettes.
J’avais toujours connu le Père Bahut. C’est lui qui nous coupait les cheveux quand nous étions petits. Un bol mal ajusté sur le crâne, un coup de ciseau mal négocié, l’affaire était faite. Il nous faisait peur avec ses dents jaunies, la pénombre qui envahissait son logis et la loupiote faiblarde qui lui permettait de déchiffrer son journal.
Quand il ne coupait pas les cheveux des enfants, le père Bahut se mettait en quête de chercher les champignons. Il avait se coins et ne se déplaçait pas pour rien.
« Tu vois, je fais chauffer la poêle, et quand je leviens elle est juste chaude, j’ai plus qu’à les cuile »
Il revenait immanquablement avec un plein panier de girolles. Son panier, son râteau à faner, son joug, je les ai toujours. Les hommes n’avaient pas de métier, ils prenaient ce que la nature leur donnait. Il coupaient des châtaigniers de 8 ans, les faisaient tremper pendant des mois dans des bassines et les effeuillaient en dégageant les lamelles qui leurs servaient à tresser ses paniers. Quarante ans après ils sont toujours là, inoxydables.
Il est partit finir ses jours auprès de sa femme, dans une maison de retraite sordide.
« Tu comprends, ma femme, ça fait qualante ans que je l’ai pas vu, il faut que je rattlape le temps peldu »
Il est partit sans ses outils. J’y reviens parfois pour fouiller dans ma mémoire. Le vieil atelier sent encore le bois de châtaigner de huit ans qui sèche en attendant d’être tressé.
C’est lui qui m’a parlé des pois calés. Dans sa bouche sans dents, l’occitan aidant, la lettre « r » avait disparu à tout jamais. Depuis je sème des pois calés.
"Étuvée de gesses en jardinière"
Cueillez autant de gesses qu'il vous plaira
Un oignon rouge
Quelques feuilles de scaroles défraîchies
Ah les gesses, ni petits pois, ni fèves. Un légume oublié, broyé par les modes gastronomiques. Trop long à cueillir, trop long à éplucher. Mais il pousse tout seul, pas besoin d'engrais, pas de pucerons, pas besoin d'eau. Mais pas rentable, un à deux pois par gousse. Mais quel bonheur. Sucré, tendre, fondant sous la dent. Un petit bonheur buccal pour qui sait le désirer.
Faites fondre les oignons à feu doux, coupez la salade en tronçons, jetez les gesses dans la poêle. Déglacez à l'eau pétillante.
Laissez coufiner doucement. Salez, poivrez.
Dégustez.
Re: Slow food "Les Pois Calés"
Lun 9 Juil 2012 23:10
Argh !! Que ça a l'air bon !!
Pourquoi je connais pas ça, moi ?
Merci pour la découverte Peyo : grâce à toi, il y en aura sûrement un jour dans mon n'importe quoi.
Pourquoi je connais pas ça, moi ?
Merci pour la découverte Peyo : grâce à toi, il y en aura sûrement un jour dans mon n'importe quoi.
Re: Slow food "Les Pois Calés"
Mar 10 Juil 2012 03:32
à 4h20 du matin je regarde cette photo et ...j'ai faim envie de manger tes pois "calés" punaise que ça me semble bon, avec un petit verre d'un grand vin comme il savent le faire dans ton magnifique département.
Je mangerais bien cette assiette de gesse avec un petit morceau d'onglet aux échalotes, juste saisi, servi bleus . Rien que de penser au jus de viande dans ma bouche avec ces pois "calés" légèrement croquant sous la dent, je salive et j'ai faim
Tu m'énerves je fais comment maintenant que j'ai la dalle ? Il faut que j'aille en cuisine chercher un bout de pain . Oui mais il n'y aura pas des gesses,ni de onglet encore moins de bavette, je vais rester sur ma faim et me contenter de mon petit bout de pain et je vais forcément être déçu.
Ah! mon ami Peyo comme tu es dur avec nous ,que la vie est dur pour les travailleurs de la nuit que nous sommes !
Continu à nous faire rêver avec tes grands plats du terroir ce n'est pas la cuisine alambiquer des "pseudos" grandes cuisines d'aujourd'hui où il n'y a plus de poésie il n'y plus que du calcul (portion ,couleur, équilibre...)
bof ,mélange des parfums du monde .Que vient foutre le combawa avec un rôti de veau de l'Aubrac,le gingembre dans un beau canard rouennais, hein ? franchement!
Non, il n'y a qu'une chose de vrai les bons petits plats de Peyo ! l'alliance subtil des parfums du jardins entre eux, ça c'est beau comme du Verlaine ,émouvant comme du Victor Hugo ,sautillant comme du Paul Fort et il y a de la joie de vivre là-dedans comme dans une chanson de Carlos !!!!!!!!!!!
Je mangerais bien cette assiette de gesse avec un petit morceau d'onglet aux échalotes, juste saisi, servi bleus . Rien que de penser au jus de viande dans ma bouche avec ces pois "calés" légèrement croquant sous la dent, je salive et j'ai faim
Tu m'énerves je fais comment maintenant que j'ai la dalle ? Il faut que j'aille en cuisine chercher un bout de pain . Oui mais il n'y aura pas des gesses,ni de onglet encore moins de bavette, je vais rester sur ma faim et me contenter de mon petit bout de pain et je vais forcément être déçu.
Ah! mon ami Peyo comme tu es dur avec nous ,que la vie est dur pour les travailleurs de la nuit que nous sommes !
Continu à nous faire rêver avec tes grands plats du terroir ce n'est pas la cuisine alambiquer des "pseudos" grandes cuisines d'aujourd'hui où il n'y a plus de poésie il n'y plus que du calcul (portion ,couleur, équilibre...)
bof ,mélange des parfums du monde .Que vient foutre le combawa avec un rôti de veau de l'Aubrac,le gingembre dans un beau canard rouennais, hein ? franchement!
Non, il n'y a qu'une chose de vrai les bons petits plats de Peyo ! l'alliance subtil des parfums du jardins entre eux, ça c'est beau comme du Verlaine ,émouvant comme du Victor Hugo ,sautillant comme du Paul Fort et il y a de la joie de vivre là-dedans comme dans une chanson de Carlos !!!!!!!!!!!
Re: Slow food "Les Pois Calés"
Ven 3 Aoû 2012 07:34
Mais est-ce que ça n'est pas un peu toxique comme plante ? (J'ai bien envie d'en planter mais ça m'inquiète un peu)
Re: Slow food "Les Pois Calés"
Ven 3 Aoû 2012 13:05
dis Peyo, s'il te plait
tu me gardes des "semences" de tes gesses?
tu me gardes des "semences" de tes gesses?
Re: Slow food "Les Pois Calés"
Ven 3 Aoû 2012 19:24
Hello Peyo,
Comme Francis, suis preneur, au cas ou...
En lisant le début de l'histoire, me suis dit, y va me tuer avec des champis... Ben, non, juste un 'tit plat sympa.
As-tu essayés en faisant revenir les oignons, d'y incorporé des lardons, façons "jardiniére" de petit pois ?
Enfin, c'est encore une fois, du très beau et surement tout aussi bon
@ plus Yves.
Comme Francis, suis preneur, au cas ou...
En lisant le début de l'histoire, me suis dit, y va me tuer avec des champis... Ben, non, juste un 'tit plat sympa.
As-tu essayés en faisant revenir les oignons, d'y incorporé des lardons, façons "jardiniére" de petit pois ?
Enfin, c'est encore une fois, du très beau et surement tout aussi bon
@ plus Yves.
Re: Slow food "Les Pois Calés"
Ven 31 Aoû 2012 10:20
Hello,
Toujours d'aussi jolies histoires bien racontées.
Pour les gesses, je suis partante aussi
Bises
Ptite Grenouille
Toujours d'aussi jolies histoires bien racontées.
Pour les gesses, je suis partante aussi
Bises
Ptite Grenouille
Re: Slow food "Les Pois Calés"
Ven 31 Aoû 2012 12:10
Salut Peyo,
Tu en auras avec toi le 9 septembre ?
ça me fait saliver ton histoire.
Tu en auras avec toi le 9 septembre ?
ça me fait saliver ton histoire.
Re: Slow food "Les Pois Calés"
Ven 31 Aoû 2012 12:10
Les gesses était le légume de la "famine" en Espagne, associés à la Guerre Civile. Plus personne n'en mange (et pourtant, on mange beaucoup de légumes gousse! ou bien frais ou bien secs!), peut être pour "oublier"!.
Il y a qqss années j'avais offert un sachet de graines à mes oncles (souvent je leur envoie des graines de tomates "bizarres" pour eux et cette fois-ci, je leur avait acheté parce qu'il était complètement inconnu pour moi, croyant leur offrir une rareté
!) et, ma tante, avec des larmes aux yeux, émue, m'a raconté que pendant les années de la Guerre et après, pendant l'après guerre, ils n'avaient mangé que cela (et pas beaucoup, d'ailleurs!).
Ils les ont cultivés et mangés à eux tous seuls (mon oncle et ma tante). leurs enfants et petits enfants n'en on pas voulu (ils leur donnent toujours plein de légumes de leur potager car, ils ont un énorme potager avec de la bonne terre qui produit beaucoup)!
SI j'avais plus de place, j'essaierai de les cultiver par nostalgie mais, cela irait en détriment des tomates!
Il y a qqss années j'avais offert un sachet de graines à mes oncles (souvent je leur envoie des graines de tomates "bizarres" pour eux et cette fois-ci, je leur avait acheté parce qu'il était complètement inconnu pour moi, croyant leur offrir une rareté
!) et, ma tante, avec des larmes aux yeux, émue, m'a raconté que pendant les années de la Guerre et après, pendant l'après guerre, ils n'avaient mangé que cela (et pas beaucoup, d'ailleurs!).Ils les ont cultivés et mangés à eux tous seuls (mon oncle et ma tante). leurs enfants et petits enfants n'en on pas voulu (ils leur donnent toujours plein de légumes de leur potager car, ils ont un énorme potager avec de la bonne terre qui produit beaucoup)!
SI j'avais plus de place, j'essaierai de les cultiver par nostalgie mais, cela irait en détriment des tomates!
Re: Slow food "Les Pois Calés"
Ven 31 Aoû 2012 13:26
J'ai récolté les graines pour les ressemer. Je n'en ai pas beaucoup et donc pas pour tout le monde. Mais elles ne sont pas très grosses...
Après recherche j'ai vu qu'il fallait prélever les premières graines car ce sont elles qui ont la meilleure germination. C'est exactement le contraire que j'ai fait. Quoi qu'il arrive j'en rachèterai chez Biaugerme et je ne ferai pas la même bêtise je laisserai monter à graine les premiers fruits.
Pour ceux qui vont à Haverskerque, je prendrais les graines et vous me direz si je peux les ressemer...
Après recherche j'ai vu qu'il fallait prélever les premières graines car ce sont elles qui ont la meilleure germination. C'est exactement le contraire que j'ai fait. Quoi qu'il arrive j'en rachèterai chez Biaugerme et je ne ferai pas la même bêtise je laisserai monter à graine les premiers fruits.
Pour ceux qui vont à Haverskerque, je prendrais les graines et vous me direz si je peux les ressemer...
Re: Slow food "Les Pois Calés"
Ven 31 Aoû 2012 15:43
Pour ma part je vais te laisser tes graines et faire comme toi : commander chez biaug**** (merci d'avoir indiqué ton fournisseur) 5,8 euro les 250g ça va encore.
Les pois asperge me tentent bien aussi mais à priori épuisé chez biaug
Les pois asperge me tentent bien aussi mais à priori épuisé chez biaug