Et voici le bilan.
Concernant « paix au proche orient », j’espère que Lulu avec ses messages d’amour et de paix en bandoulière aura plus de chance que moi...
A propos du pitch, certaines personnes ne m’adressent plus trop la parole, après que je leur aie expliqué mon histoire (je crois que c’est « join or die » qui n’est pas passé)j’ai eu beau leur expliquer que c’était une plantation pour la paix, ils ont été outrés que je mette tous ces pays au même niveau. Mais ils continuent de discuter avec leurs voisins lepénistes notoires, allez comprendre...
Et puis à propos du résultat proprement dit, eh bien j’ai eu la même saison que la plupart d’entre vous, froide, humide, riche en maladie.
Ma grande chance a été d’acheter la serre cette année, j’ai pu manger quelques tomates, sinon je n’aurai rien eu. Mais ça a mis un temps à mûrir ! je n’ai vraiment commencé à manger des tomates qu’à partir la de mi-aout, soit avec un bon mois de retard par rapport aux autres années. Et les pieds, même dans la serre, sont restés très chétifs, je n’ai pas eu les « troncs » dont j’avais l’habitude. En prévision de mon troc de plantes, j’avais préparé, vous vous souvenez, une grande barquette de plants 6 semaines avant. Heureusement que peu de personnes sont venues parce que ces graines ont germé au bout de 3 mois !!! Stupéfiant ! . Mais c’est valable pour tous les autres légumes qui ont mis du temps à germer, qui ont mal poussé et peu donné.
Au final, j’ai pu faire une trentaine de pots de tomates pelées, à peine de quoi faire la soudure jusqu’à l’an prochain. Il va falloir se rationner.
Avec la pluie qui est tombée, je n’ai trouvé aucune tomate renversante, hormis peut-être Ashley river, et ma pas’rbuznii. Pour le reste, c’était des tomates sans plus, rien qui mérite une allégorie.
Le mildiou a frappé vite et fort hors de la serre, autant sur les pieds taillés (ceux du Castor) que sur les pieds laissés en liberté (les miens). Les pieds « libres » étaient du coup beaucoup plus difficiles à soigner que les taillés. Mon Castor n’a rien voulu faire, puisque nous n’utilisons définitivement plus de BB, il disait que ça passerait comme chaque année. Comme j’étais convaincue du contraire, j’ai traité ses plants, sous son regard goguenard, avec un emplâtre d’argile verte mouillé à la tisane de sauge, avec bicarbonate de soude et HE de sauge (ou tea tree quand je suis tombée en rade de sauge). Ça va pour traiter, disons que ça contient la progression du mal, et l’avantage, c’est que la pluie ne retire pas tout, mais les plants déjà pas très costauds sont devenus très moches. Là où j’ai mis ma mixture, les branches devenaient beige mastic, comme desséchées, mais la repousse au-dessus était saine.
Ça a été l’horreur pour les plants non taillés : dans cette jungle je suis passée à côté de taches qui ont gentiment prospéré et multiplié avant que je ne les voie, et comme je devais ramper entre les rangs pour surveiller les taches, avec mon bol rempli de boue verte à la main, et que le sol n’avait pas le temps de sécher entre deux averses, et qu’il est très argileux, je vous laisse imaginer dans quel état je rentrais à la maison, ainsi que les réflexions de mon tendre Castor…
Sur les 100 variétés prévues, 5 ne sont pas allées au-delà de la germination, 5 ont grillé au mildiou avant de faire leurs fruits, 7 étaient franchement douteuses, ou carrément non conformes, et 3 n’ont donné aucun fruit (dans la serre).
Je n’ai pas fait des quantités de graines, parce qu’au moment de les faire j’ai eu des états d’âme particulièrement prégnants : Tout ça c’est de la faute de Linquat qui dans son suivi a déclaré ne jamais refaire une variété ou alors exceptionnellement, parce qu’elle veut en gouter le plus possible. Et c’est aussi la faute de Seb Berthier qui a dit dans un post que pour sauvegarder une variété il fallait au minimum planter 10 plants de la variété, mais que 200 c’était mieux. Et c’est aussi la faute de mes variétés non conformes qui venaient de "grands collectionneurs". Et pour finir c’est aussi la faute de ma façon de faire qui fait qu’à un moment donné, je suis dépassée par les gourmands qui rampent dans tous les coins –et c’est pourquoi je ne fais pas de photos parce que ce n’est pas joli-joli, et que j’ai honte de moi-. Bref j’ai eu toute une période où je me suis dit à quoi bon ?
A quoi bon multiplier les variétés, semer des tardives dans le jura froid, (planter un figuier qui ne donnera jamais de fruits ?) Pourquoi collectionner de graines qu’on ne replantera pas ? Pourquoi même garder les graines d’une variété qu’on n’a pas aimée ? Et sachant que je n’ai planté qu’un pied de chaque variété, à quoi bon essayer de préserver une variété qui par la façon même dont elle est cultivée finira par dégénérer pour cause de consanguinité ? Je me suis interrogée sur le fait d’être un « grand collectionneur » ; j’ai eu l’occasion d’en rencontrer certains à Haverskerque à chaque fois que j’y suis allée. En fait je ne suis pas sûre du tout d’en être : à quoi ça sert d’avoir 500 variétés ou plus dont le quart seulement est au-dessus du lot ? et qui a assez d’espace pour semer ces graines et ainsi les sauvegarder ? Partant de là, j’ai fait le ménage dans ma boite à graines, j’ai viré impitoyablement ce sur quoi j’avais un doute, sauf bien sûr pas’rbuznii, pas’jeffdavis, et Ashley river dont je ne suis pas sure, parce qu’elle vient de quelqu’un qui m’a donné énormément de saucisses vertes, mais si ça n’en est pas je l’appellerai pas’chley river, parce qu’elle est belle et bonne.
Je pense qu’à l’avenir j’écarterai les tomates vertes de ma sélection, parce que je les loupe à chaque fois, de même que surpriz et green copia. Je le regrette, elles sont tellement jolies, mais à chaque fois je les cueille trop tard. La logique voudrait que je renonce aussi aux tardives parce que je ne suis pas au bon endroit pour qu’elles poussent, mais ne plus avoir d’orange russian 117, je crois que ça va être trop difficile.
Donc bilan de la saison. 100 variétés c’est beaucoup trop pour moi, trop dur à gérer. Je n’ai pas eu de grosses quantités de tomates, je pense qu’il faut mixer comme pour les patates, les plants très productifs et les variétés un peu plus « faibles ». A l’avenir je chercherai des variétés plutôt précoces et rustiques, sur 12600 possibilités, je devrais avoir encore de bonnes surprises.
Quant à la taille ou pas, je n’ai rien taillé dans la serre et en fin de saison ce n’était pas regardable pour d’autres yeux que les miens. Ça n’a rien changé sur le mildiou au contraire, mais c’était mieux en terme de productivité, mais mon Castor vous dira surement que ce nest pas vrai… L’an prochain je testerai sur 2 variétés différentes taille ou pas taille en extérieur ou sous serre soit 4 plants de chaque, avec pesée et tout et tout, histoire d’être fixé.
En conclusion, j’ai commencé à préparer mes planches dès le mois d’aout, quand j’ai ramassé mes patates, et j’attendais les vacances de la Toussaint avec impatience pour finir de nettoyer ma salle de jeux. Premier jour de vacances, je fais un grand ménage dans la maison, avant de m'occuper du jardin, et en passant l’aspirateur je m’explose le genou. Ça fait donc une dizaine de jours que je suis allongée sur mon canapé à me dire que tant pis ça attendra le printemps.
… Donc je suppose que c’est pas encore l’an prochain que je mettrai des photos de mon jardin sur le forum !
La Pythie vient en mangeant.