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Re: Tinkièt - 2018
Allez, ... je reprends, désolé pour la longue interruption....
PS : vous ne comprendrez rien à ce message si vous ne revenez pas un peu arrière.
Ainsi donc, nous arrivâmes (Fréderic et moi) chez le patriarche (j'utilise le terme avec tout le respect qu'il peut susciter), je le connais un peu, mais je sais où je mets les pieds, et de toute façon, au bout de 3 minutes, j'avais devant moi un plan cadastral et un rycart tellement serré qu'il me faisait déjà craindre une négociation qui ne le serait pas moins (je vous jure qu'il y avait plus de rycart que d'eau dans le verre).
On rentre direct dans le vif du sujet, je sais qu'il ne montrera aucune émotion (et ce fût le cas durant tout l'entretien), mais... aurais-je omis de vous préciser que j'ai un BTS technico-commercial (tout comme à eux du reste), et qu'on ne me la fait pas à moi.
On commence à regarder le cadastre et là OH!!! bah ça alors, la fameuse parcelle qu'il me propose est en fait divisée en deux lots et j'entends un vague "ah oui c'est vrai!! ça appartient aux anglais" En bref, ça fait 30 ans qu'ils exploitent la parcelle (qui en fait appartient aux anglais qui ont leur maison à côté) sans aucun loyer, ils ont même aménagé un chemin pour le tracteur, et dans la parcelle elle même, il y a sur le cadastre un ancien chemin communal dont il ne reste aucune trace, lui aussi ayant été phagocyté par le champs. Les anglais seraient au courant (mais il ne se sont pas parlé depuis 30 ans!!) La parcelle que je convoite pour poser une serre appartient donc aux anglais. J'en déduis donc que l'entretien ne va pas être d'une franchise exemplaire, parceque déjà sur le cou, j'ai peine à croire qu'ils avaient "omis" ce détail.
Il m'a fallu attendre le deuxième verre pour avoir le fond de sa pensée et comprendre qu'en fait ça l'arrangerait beaucoup de régulariser cette histoire de parcelle, parceque le jour où les anglais décident de vendre, ils perdent une parcelle qu'ils exploitent ET le chemin qui mène à d'autres de leurs parcelles.
Du coup l'histoire se complique, il faut que je gère avec la commune le chemin communal, que je gère avec les anglais la vente de leur parcelle, il faudra faire du bornage, mais...
Je connais bien le maire, on se tutoie et on a déjà mangé chez lui (faut dire que ma femme est au conseil municipal), il est écolo (de mouvance comme d'esprit) et je sais qu'il ne va pas me bloquer pour un chemin qui n’existe plus et qui ne débouche nulle part (l'idée c'est de l'échanger contre le chemin actuel après rachat par l'agriculteur) un bon point pour moi (même si je me garde de dire que ce sera la partie la plus facile).
Deuxième bon point point... ma femme bosse dans une boîte de géomètres, le bornage sera donc effectué à un prix défiant toute concurrence.
On commence à parler sans détour, et quand je comprends que ça l’arrangerait beaucoup que je gère cette parcelle avec les anglais, je fais fi de l'effet du troisième verre et garde ma carte maîtresse en main (j'y reviens).
A la fin, il me dit platoniquement "on te donnera une réponse dans qques semaines", moi j'ai entendu "écoute, je ne parle pas un traitre mot d'anglais, donc si t'arrives à me gérer le rachat de la parcelle anglaise et que tu gères avec la commune pour le chemin, tu as de grande chance qu'on te loue les 2 ha que tu convoites"
Fichtre!! Me voilà embarqué dans des histoires de vente de terre et de bornage de chemin communal, mais je suis optimiste : quand j'ai dit au patriarche que je voulais faire dans ma parcelle à chevaux au départ, il m'a dit "Ah! non! Il ne faut pas t'installer là (il a connu cette parcelle avant le creusement de l'étang et m'a confirmé que je ferais pousser autre chose que du caillou à cet endroit).
Je suis d'autant plus confiant que... ma carte maîtresse ... les anglais sont presque devenus des amis, ils sont contents de pouvoir converser dans la langue de Shakespeare (ma femme se débrouille encore mieux que moi), on les dépatouille de leur courrier administratif, je tonds leur pelouse en leur absence (et ils sont pas souvent là), ils nous rapportent des cadeaux pour les enfants à chaque fois qu'ils viennent...
Donc mon laconique "je vais voir ce que je peux faire avec les anglais" signifiait en fait dans mon for intérieur "Je pense que pour les anglais ça va le faire, mais je préfère vous faire croire que c'est pas gagné" (toujours se garder une marge dans une négo) et puis c'est eux qui ont commencé en me faisant croire qu'ils redécouvraient que la parcelle ne leur appartenait pas vraiment.
Bla bli, bla bla, encore une fois félicitations si vous êtes arrivé jusque là, mais c'est pas fini... message suivant... mon entretien avec le maire datant de cet après-midi...