Comment revenir sur un forum que tu as honteusement déserté depuis quelques mois -Bon allez ! Quelques petites semaines tout au plus...- ?
Comment ne pas passer pour un goujat alors que l' on te souhaite ton anniversaire et que tu ne réponds même pas ?
Haha ! Il est pas fier, le gars ! Bravo ! Chapeau l'artiste !
A vrai dire, tellement occupé à être à droite, à gauche, je n'ai pas eu le temps d'être torturé par les remords ; et c'est pourquoi, sans aucune mauvaise conscience, j'ai décidé de faire comme si de rien n'était, et de revenir poster tranquillement.
Alors, de quoi on parlait déjà ? Ah oui les fraises de fin mai...
Sans transition, je vais pousser mon coup de gueule du jour, et en plus, ça va détourner discrètement l'attention.
SALOPERIE DE PIAFS !!!
Oui, parfaitement, j'en ai ras le bol de tous ces oiseaux, et tout particulièrement des mésanges.
Déjà que je ne suis pas un génie du bricolage, mais je me suis quand même bien embêté, l'hiver dernier, à construire une mangeoire de compétition ; on se fatigue à rendre la dite mangeoire agréable en fleurissant les abords, ce qui donne ça :
On garnit la dite mangeoire au petit jour -Alors que je n'ai même pas encore savouré mon café !!!!!- et parfois même en fin de journée, parce que ça se bouscule au portillon.
Tout ne devrait-il donc pas être parfait dans ce petit bout d'Eden qui ne fait qu' embellir à chaque saison ?
Eden, Paradis, Pomme, Paf ! Transition parfaite pour parler de nos pommiers, notre fierté cette année ; des scions plantés il y a 5 ans, des débuts chaotiques ("Débrouillez-vous tous seuls, amis scions, nous passerons sur le terrain à l'occasion"), des tailles hasardeuses, et, fin 2014, une prise de conscience : il faut s'occuper des fruitiers.
Chouchoutés, dorlotés, couvés par des regards remplis d'amour, sauvés de la sécheresse et de la canicule, arrosés, paillés, traités avec toutes les décoctions possibles.
Et résultat : des arbres croulant sous les fruits, des branches qui cassent, le bonheur de croquer des pommes encore et encore.
Je n'ai trop rien dit cet été, quand, au plus fort de la chaleur -VICHY championne d'Europe au niveau thermomètre, quand même !-, j'ai surpris des guêpes dévorant de jeunes pommes pour s'abreuver.
Mais ces derniers jours, mon jardin d'Eden ressemble à ça :
Parce que les pommiers ont beau crouler sous leurs fruits, ils sont quand même petits et la production ne se chiffre pas en tonnes ; alors, pour nous, auvergnats, une pomme, c'est une pomme !
La colère passe, je me calme, je me pose dans un fauteuil, je savoure un café, et je me dis que ce n'est pas grave, il nous en reste encore un peu ; mais, prudent, je me décide à récolter nos dernières pommes, que mes amies mésanges commençaient à lorgner et à goûter du bout du bec.
Paix et Amour, Harmonie Suprême, Félicité, Quiétude ; je trouve à nouveau le jardin merveilleux, je me pose dans le fauteuil, je finis ma tasse de café.
Tiens ! Une mésange -une mienne amie- qui quitte son perchoir sur le chêne et qui vole à tire-d'aile vers la mangeoire ; ben non, pas vers la mangeoire, elle se pose dans les maïs doux. Je l'ai peut-être effrayée, pourtant, d'habitude, elles ne sont pas si craintives que cela, les mésanges, quand nous discutons ou mangeons à à peine deux mètres de la mangeoire.
J'observe la mésange dans les maïs ; elle n'est ni effrayée, ni craintive, cette saleté de bestiole !!!!
ELLE EST EN TRAIN DE ME BOUFFER MES MAÏS !!!!
CES SALO...RIES DE MESANGES SONT EN TRAIN DE ME BOUFFER TOUS MES MAÏS !!!
C'est pas sensé bouffer des chenilles, des insectes, les mésanges ? C'est pas supposé être des auxiliaires du jardinier, ces adorables volatiles ?
Auxiliaires, mon oeil, oui ! Je vais te la réduire en bouillie, cette jolie légende ! Je vais t'inonder les revues de jardinage d'articles bien sentis !
On nous ment ! Et nous, bien gentils, bien naïfs, on te construit de la mangeoire en veut en voilà pour aider ces sinistres volatiles à bien passer l'hiver !
De rage, je me refais un café ; je me calme ; la tension passe de 25 à 18, je suis bien, relax.
Je rentre dans les maïs, et là, surprise, les plus gros épis sont épargnés ; bon, je ne vais quand même pas remercier les mésanges, c'est juste que les plus gros épis sont plus difficiles à décortiquer, c'est tout. Ce n'est pas de la bienveillance ni de la gentillesse de la part des mésanges, c'est juste leur côté pratique, parce qu' en plus, pour manger, il ne faut pas que ça les fatigue trop .....
Allez, le repas du soir est assuré, et moi, je suis rassuré.
Et même la pastèque d'octobre a le sourire, c'est dire !
Ouais, mais quand même, le projet de la deuxième mangeoire risque de rester un petit moment dans les cartons, histoire de marquer le coup !
Elles feront moins les malignes, cet hiver, sous la neige, les mésanges !