Hypero Tomo
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Ma tomate préférée: CDB orange
Tentative de Lutte biologique contre le rhizoctone
Avant de vous faire part de mes expériences, voici tout ce que j’ai pu trouver comme renseignements sur ce problème :
C’est un champignon qui a une durée de vie sous forme de sclérote de 5 à 25 ans selon les sites que j’ai consultés. Il existe deux sortes de rhizoctone, le brun et le violet. Si on arrive à soigner l’un, bien sûr ça ne soigne pas l’autre, et ça s’attaque aussi :
- Aux carottes
- Aux asperges
- Aux salades.
La levée irrégulière et les plantes manquantes sont les premiers signes de la maladie. On distingue les plantes attaquées par leur port flétri, enroulement des feuilles. Sur les plantes les plus grandes, de nombreux tubercules aériens se forment à l’aisselle des feuilles. Pour un diagnostic sûr, il faut arracher la plante. Les parties infectées présentent des plages nécrosées. Vers la fin de végétation apparaissent des petites sclérotes foncés sur les racines, les tiges et plus particulièrement sur les tubercules. Sur tubercules on distingue des croûtes brun noir bien adhérentes à l’épiderme de la pomme de terre.
Voici la rocambole,
Vue en coupe, la texture ressemble vraiment à de la pomme de terre, et ça en a le goût aussi.
Oui, je l’ai léché, juste pour voir, et comme je suis toujours en vie je peux vous l’avouer. On sent bien la fécule, ce serait donc un genre de patate aérienne, et je suppose que si ce n’est pas comestible c’est à cause de la solanine…
Ce branchage a trainé sur mon terrain plusieurs jours.
Initialement, les « rocamboles » appelons les comme ça pour simplifier étaient petits et verts donc rhizoctone brun si j’ai bien compris. J’avais entassé les branchages des pieds atteints pour les récupérer et les jeter à la poubelle, mais en revenant dans le jardin j’ai chu et je me suis fait une super entorse au genou. Ensuite il a plu, et quand enfin le soleil est revenu et que je suis retournée dans le jardin pour virer ces branchages, je me suis rendue compte que ces nouvelles «rocamboles » avaient poussé.
Alors déjà deux observations : Les « rocamboles » d’origines étaient vertes, celles-ci sont violacées. Est-ce que ce sont les 2 types de rhizoctones qui ont poussé sur les mêmes pieds ? Et si oui comment se fait il que le violet soit apparu après arrachage. J’ai fortement tendance à penser que ça provient du sol et pas de la patate elle-même. Et ce qui me fait penser ça, c’est que Nanarf l’an passé a planté des patates certifiées dans son jardin qui n’en avait pas eu depuis plus de 20 ans, et il a eu une attaque de rhizoctone lui aussi.
Et voici le sclérote :
il adhère à la peau de la pomme de terre, mais on peut l’enlever très facilement.
Bien sûr j’ai mis du temps pour réaliser que c’était l’ennemi, puisque le sclérote est le mode de contamination du terrain, et donc l’an passé, toutes mes épluchures de patates sont allées au compost, et le compost est allé… partout dans le jardin. Autrement dit tout mon site est totalement contaminé.
Après avoir vu dans un bouquin de terre vivante que le permanganate de potassium semblait efficace comme fongicide, je suis tombée sur une publication de l’ITAB, qui parle d’une expérimentation menée en Bretagne par Aval Douar Béo en 2000. Le problème, c’est que je n’ai pas trouvé les conclusions, donc si vous connaissez cette expérimentation avec le permanganate de potassium, ce serait gentil de poster ici.
En résumé les méthodes de lutte testées jusqu’à présent :
- Trempage du plant dans une solution de permanganate de potassium
- Défanage du plant 3 semaines avant arrachage des tubercules en arrachant les fanes à la main.
- Ne pas utiliser des pommes de terre trop tardives, car c’est un champignon qui se développe tard dans l’année.
Donc cette année, j’ai replanté des tubercules que j’avais sélectionnés apparemment sans rhizoctone, c’est-à-dire que je n’étais absolument pas sure d’avoir des tubercules exempts de maladie. Et en fin de saison, j’ai bien étudié tous les feuillages, et j’ai mis de côté tous les tubercules issus de plants atteints. J’en ai eu beaucoup moins que l’an passé. La différence entre cette année et la précédente, c’est que cette année on a eu une fin de saison sèche contrairement à l’an passé.
Je peux dire aussi que mes patates très tardives criolla et savanera que j’ai ramassées fin octobre étaient totalement saines. Peut-être y a-t-il des variétés plus fragiles que d’autres ?
Voilà tout ce que j’ai fait la saison passée.
Le permanganate de potassium ne m’inspire pas vraiment, donc je me suis dit que si la sauge faisait un bon fongicide, autant le tester en préventif sur les tubercules que je compte replanter l’an prochain. Donc j’ai brossé tous mes futurs plants dans une tisane de sauge, pour vérifier qu’il n’avaient pas de sclérotes, puis après séchage, je les ai entreposés dans des récipients avec des feuilles de sauge. Si je n’ai pas de rhizoctone l’an prochain ça ne prouvera rien, mais au moins là j’ai des futurs plants sans sclérote. Je suis bien consciente qu’on peut faire ça quand on a une petite collection. Je n’ai « que » 17 variétés et ça m’a quand même pris l’après midi.
Ensuite dans les patates à manger, j’ai trouvé un tubercule très atteint. J’ai décidé de le nettoyer complètement sans faire de traitement à la sauge, puis quand je trouverai un autre tubercule atteint de le nettoyer sommairement avec traitement à la sauge. L’idée est de planter ces tubercules dans des pots pour éviter la contamination, et de voir comment ils poussent.
Voilà le résultat du traitement sur le premier tubercule que j’ai trouvé.
Malheureusement, l’expérience s’arrête là pour l’instant parce que le Castor a fait une très bonne omelette aux pommes de terre avec…
J’vous jure ! Y’en a vraiment des qui sont contre la science !!