Hypero Tomo
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Ma tomate préférée: CDB orange
Lapsana communis. Vous avez dit commune ?
La première fois que je l’ai remarquée, elle poussait le long de mon talus. Partout ailleurs tout était bien tondu, donc impossible de la voir évidemment. Il y avait nombre de plantes le long de ce talus ; des orties, des pissenlits, des ronces, des boutons d’or, et cette plante qui dépassait toutes les autres, voire qui me dépassait moi-même (c’est vrai que je suis assez courte sur patte mais tout de même…) Facile à arracher, j’étais partie dans une opération « nettoyage de talus », donc j’arrachais tout, pas de détail. J’en avais fait déjà un bon morceau quand j’ai enfin daigné regarder ce que j’arrachais. Aujourd’hui, je suis plus rapide à la détente, je regarde au fur et à mesure que j’arrache, et si je ne connais pas à l’état de plantule, je laisse ; Mais à l’époque j’étais un peu bulldozer.
Donc je regarde cette plante aussi grande que moi que je tiens à la main, et je suis fascinée par la couleur de sa tige, et par la légèreté de ses inflorescences. La tige peut être vert printemps, aussi bien que rouge bronze. Les fleurs sont petites, jaunes, très nombreuses, disposées sur des tiges secondaires avec une légèreté extrême autour de la tige principale. D’abord un bouton pointu d’où émergent les pétales jaunes, ensuite la fleur composée, puis le bouton débarrassé de ses pétales sans aigrette (ce qui ne gâte rien, je n’aime pas les aigrettes, sans doute parce que je n’ai pas assez bien regardé). Cette plante est jolie à tous les stades de son développement. Ce qui est drôle, c’est qu’elle peut mesurer entre 30cm et 1m 80.
J’ai ramassé toutes les lapsanes que j’avais arrachées, et avec j’ai fait un superbe bouquet qui a tenu plus de quinze jours ! La tige est très coriace, elle se tient bien. Si la plante est facile à arracher, elle est plutôt délicate à cueillir sans sécateur. Quelques photos en situation.
Elle indique un sol riche en base, engorgé en matière organique d’origine végétale archaïque, pauvre en matière organique animale qui évolue vers la forêt.
Et ce qui ne gâte rien ; elle est comestible !
J’étais pressée de vous la présenter donc je ne l’ai pas encore cuisinée, mais hier, j’ai mangé une feuille comme ça sans rien, prise sur une plante déjà bien développée. La feuille poilue était très tendre, un peu amère comme une endive. Disons que je vais la tester autrement parce que comme ça, je n’ en ferai pas des orgies, comme l’ail des ours. Il semblerait qu’elle fait une bonne salade quand elle est jeune.
Il paraît qu’elle est très utile pour engraisser les poules, en hachis mélangé à la pâtée. « Poule grasse » est un de ses surnom.
Pour finir elle est diurétique et son suc serait utile pour soigner les crevasses du mamelon, et plus largement tous les petits bobos. « herbe aux mamelles » est un autre de ses petits noms.
Celle-là, on peut dire qu’elle a vraiment tout fait pour qu’on l’aime, ne croyez-vous pas ?